Avec l’acquisition d’AxesSim et SixFoisSept, Apave accélère dans les services numériques et le digital

Apave a annoncé le 26 avril deux acquisitions dans les domaines des services numériques. Les deux sociétés en question sont : AxesSim, spécialisé dans les jumeaux numériques, et SixFoisSept, spécialisé en smart-data et intelligence artificielle. Ces deux opérations s’inscrivent ainsi dans l’ambition du groupe Apave de se positionner comme un acteur de référence de la maîtrise des risques numériques.

Proposer des offres de maîtrise des risques plus complètes et plus performantes

L’alliance des expertises historiques des 12 400 collaborateurs d’Apave combinées à celles d’AxesSim et SixFoisSept permet à Apave de proposer des offres de maîtrise des risques plus complètes et plus performantes. Ces offres de pointe s’adresseront particulièrement aux clients des secteurs de l’industrie aéronautique et spatiale, des transports et de la défense.

« Le monde évolue rapidement et le numérique transforme la façon dont nos clients exercent leur métier, et dont Apave peut les accompagner, déclare Philippe Maillard, directeur général du groupe Apave. Nous sommes fiers d’annoncer ces deux opérations stratégiques, qui vont permettre à Apave de proposer à ses clients des solutions alliant la force de l’expertise et la puissance du digital. Cette annonce confirme la volonté du groupe d’accélérer son développement et son ambition d’accompagner ses clients vers un monde plus sûr, plus durable et porteur de progrès partagé. »

Plan France Relance : une enveloppe de 800 000 € pour l’Utac Ceram Millbrook

Dans le cadre du plan France Relance, le centre d’essai Utac Ceram Millbrook va recevoir de l’État une enveloppe de 800 000 € afin d’investir dans la modernisation de ses équipements d’essai. Une décision officiellement prise le 9 avril dernier lors de la visite à Linas-Montlhéry d’Éric Jalon, préfet de l’Essonne, Nicolas Lefevre, sous-préfet à la relance et Alexander Grimaud, sous-préfet de Palaiseau.

Moderniser les équipements et les infrastructures afin de répondre aux défis de la mobilité de demain

Le projet défendu par Utac Ceram Millbrook vise à moderniser les équipements et infrastructures pour être en mesure de réaliser les essais réglementaires et de développements requis par l’évolution de la mobilité de demain ; celle-ci est en effet conditionnée par des véhicules décarbonés et connectés-intelligents (mesure d’émissions électromagnétiques, essais de susceptibilité des systèmes ADAS, essais sur les systèmes de connectivité embarquée, essais cybersécurité…). Ainsi, l’enveloppe de 800 000 € va-t-elle permettre au groupe d’investir dans de nouveaux outils tels un simulateur radar et caméra et un banc d’essais e-Motor et batterie, venant enrichir le portefeuille des tests déjà offerts par la chambre de comptabilité électromagnétique (CEM) existante.

« Notre équipement actuel est progressivement dépassé par les évolutions technologiques automobiles, a souligné Laurent Benoit, président exécutif de Utac Ceram Millbrook. Sans ce soutien, nous aurions été contraints de décaler notre investissement pour le moderniser de plus d’une année, nous mettant ainsi en situation délicate vis à vis des attentes de nos clients ».

La CEM, une méthode de mesure devenue stratégique

Il faut dire qu’une chambre électromagnétique est devenue un outil stratégique afin de mieux définir l’aptitude d’un système électronique à fonctionner dans son environnement. Ce secteur en perpétuelle mutation technologique anticipe en effet les évolutions de la mobilité à l’image de l’électrification ou de la pile à combustible (hydrogène). Aujourd’hui, le groupe est ainsi en mesure de répondre à l’ensemble des problématiques électromagnétiques de l’automobile pour les véhicules électrifiés, les équipements complexes (ADAS…) ou la mise au point des véhicules conventionnels.

Cette journée a également été l’occasion pour les trois représentants de l’État de découvrir d’autres moyens innovants du site de Linas-Montlhéry à l’image de la catapulte inverse. Celle-ci permet de réaliser des crash-tests et de reproduire les mêmes effets qu’un accident pour les différents essais liés aux protocoles Euro NCAP, FIA et ADAC. Ils ont également découvert d’autres équipements, comme le banc dynamométrique pour mesurer la performance, la fiabilité, la durabilité et l’efficacité des garnitures de freins, disques et plaquettes… ou encore le centre Teqmo, dédié au développement des véhicules connectés et automatisés.

Comment le nouveau centre NanoMesureFrance veut structurer la filière « nanomatériaux » française

Dans le cadre de l’appel à projets Sesame Filières PIA, le nouveau Centre d’innovation NanoMesureFrance (porté par le LNE) va voir le jour dans le but de structurer la filière française des « nanomatériaux ». Grâce à un soutien de la région Île-de-France à hauteur de 1,2 M€ sur trois ans, dont 500 000 € de subvention, le Centre d’innovation NanoMesureFrance se présentera comme un accès unique en France, et notamment au bénéfice du tissu industriel francilien, en matière de mesure, de caractérisation et d’évaluation des nanomatériaux.

Le centre NanoMesureFrance proposera diverses actions en soutien à des démarches d’innovation sûres et durables. Parmi elles figurent la centralisation et la diffusion d’informations (réglementaire, normes, expertises, collaborations, appel à projets…) et de bonnes pratiques. En outre, le centre entend faire la cartographie des moyens disponibles sur le territoire français et mutualisation d’équipements de pointe, mais aussi donner l’accès via un point d’entrée unique aux expertises et moyens français. Le centre sera également chargé d’évaluer les performances de briques technologiques et les aptitudes d’acteurs nationaux sur le volet mesure/caractérisation (service de validation).

Autres actions prévues : la création d’un réseau pour le lancement d’actions portant sur le développement, l’harmonisation et la validation de méthodologies & de nouveaux outils de caractérisation et d’évaluation pour les nanomatériaux et les produits. Cet air reposera sur le soutien de la R&D, du contrôle qualité, de l’évaluation des risques ou encore du volet réglementaire. Enfin, un volet portera sur le transfert et la normalisation des méthodologies ainsi que sur les investissements et les actions visant à répondre aux besoins des partenaires industriels.

Le centre NanoMesureFrance porté et coordonné par le LNE

Acteur de référence de la caractérisation des nanomatériaux à travers son institut LNE-Nanotech, le LNE coordonnera ce centre, qui s’emploiera à diffuser des bonnes pratiques et à créer des synergies avec plusieurs partenaires clés dans le domaine (CNRS/C’Nano, Ineris, CEA…). Objectif ? Mutualiser des moyens de pointe et de réunir des expertises complémentaires. Les actions de NanoMesureFrance seront menées en lien étroit avec les initiatives majeures dans le domaine aux niveaux européen et international pour soutenir une innovation durable et responsable via l’amélioration de la qualité et de la comparabilité de données.

L’association NanoMesureFrance verra le jour dans les mois à venir pour assurer la gouvernance stratégique et le programme d’investissement (1.7 M€) de NanoMesureFrance. Elle permettra l’adhésion des différentes parties prenantes intéressées par une innovation durable et responsable autour des nanomatériaux.

Avec l’acquisition de CADLM, Hexagon se renforce dans l’Industrie 4.0, les solutions autonomes et les jumeaux numériques

Hexagon AB a fait l’acquisition début avril de CADLM SAS. Cette société s’est spécialisée dans la combinaison de l’ingénierie assistée par ordinateur (IAO) avec l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique afin de révolutionner l’impact de la simulation sur les processus de développement et les cycles de vie de produits. 

Fondée en 1989 et implantée en France, CADLM possède en effet des années d’expérience dans le développement de méthodes de conception par calculs et d’optimisation pour les produits et procédés industriels. L’entreprise développe en outre depuis 2014 des solutions d’IA et d’apprentissage automatique. Sa plate-forme logicielle Odyssée applique ainsi l’IA et l’apprentissage automatique aux données de capteurs du monde réel et aux données de simulation reposant sur la physique afin de produire des modèles précis et prédictifs d’un produit à des niveaux de puissance de calculs efficaces.

Explorer l’espace de conception de manière plus approfondie et interactive

La combinaison permet des simulations plus rapides et plus efficaces de phénomènes dynamiques et multi-physiques – tels que les crashs et la sécurité automobile – qui caractérisent et permettent de comprendre pleinement le comportement réel des produits. Cette efficacité permet ainsi aux ingénieurs d’explorer l’espace de conception de manière plus approfondie et interactive et d’améliorer les produits de nouvelle génération sans coût ou temps de calcul prohibitif.

En outre, l’utilisation généralisée du jumeau numérique au-delà de la phase de conception précoce permet aux fabricants de tirer parti de la reconnaissance d’images, de la simulation prédictive et de la prédiction des défauts pour relever des défis tels que les temps d’arrêt, le rendement, la qualité et la flexibilité tout au long du processus de fabrication.

« La convergence de CAE avec les progrès de la gestion des données, de l’IA, de l’apprentissage automatique et d’un cycle de vie manufacturier de plus en plus connecté transforme la capacité de l’industrie à relever des défis de conception de plus en plus complexes grâce à une innovation rapide et à une productivité accrue, explique Ola Rollén,président et CEO d’HexagonLes connaissances et la technologie en IA de CADLM renforcent davantage notre portefeuille de solutions de fabrication intelligente, en mettant les données au service de la phase de conception précoce afin d’améliorer l’innovation en matière de conception de produits, la productivité de fabrication, la qualité des produits et la durabilité environnementale grâce à la réduction du gaspillage des matériaux ».

JTR Cofrend le 20 mai prochain sur « La dégradation des matériaux et méthodes CND, quel couple idéal ? »

La prochaine JTR de la Cofrend se tiendra le 20 mai 2021, en format virtuel, sur le thème de « La dégradation des matériaux et méthodes CND, quel couple idéal ? ». Le thème de la journée couvrira à la fois les types de dégradations (corrosion, érosion, fissures de fatigue, dégradation sous irradiation, par impacts, …), mais aussi sur les différents types de matériaux (métalliques, composites, bétons…), et dans les secteurs d’activités de l’énergie, du nucléaire, du ferroviaire, de l’aéronautique, du génie civil, l’Oil & Gas…

Format de la journée

Au format WebConference, la journée s’articulera autour de présentations d’intervenants et d’exposants, sur les démarches qui, en fonction des dégradations identifiées ou supposées, ont permis d’aboutir au choix de telle ou telle technique de CND.

L’exposition

Complément à ces journées régionales, pour découvrir les dernières nouveautés techniques et autres solutions, l’exposition est proposée au format pitch, d’une durée de 5 min, comprenant 3 min de présentation et 2 min de Questions-Réponses.

Plus d’informations

Par email : pole.communication@cofrend.com ou par téléphone au 01 44 19 05 30

Astelab 2021– Derniers jours avant la clôture de l’Appel à communications

En vue d’Astelab 2021 qui aura lieu dans les locaux de CEA-Cesta au Barp cet été, ASTE poursuit son appel à communication de ses Journées des Essais et de la Simulation. Celui-ci se terminera le 30 avril au soir. Les domaines phares tels que la simulation multiphysique, les nouveaux moyens d’essais mais aussi les essais portant sur les batteries et l’hydrogène sont particulièrement attendus.

Véritable lieu d’échanges et de partages d’expérience, cet événement phare de l’ASTE (partenaire de la revue Essais & Simulations) doit ainsi réunir la communauté des essais à laquelle s’ajoute le Nafems. Les deux associations ont déjà, en novembre dernier, travaillé ensemble sur la Nafems France Conference, l’ASTE ayant assuré trois sessions au cours de cet événement digital.

En outre, parallèlement au colloque, un salon à accès libre réunira les fabricants de capteurs et de moyens d’essais ainsi que les développeurs de solutions. Outre le colloque et l’espace salon qui réunira plusieurs dizaines d’exposants, Astelab proposera aux participants une visite du Laser Megajoule.

Thèmes du colloque

Les thèmes principaux listés ci-après doivent être en rapport avec la prise en compte de l’environnement mécanique :

Applications des nouvelles méthodes issues de NF X 50-144-3 ; CEI 60068-2-64:2019 ; MIL STD 810 H…

Capteurs sans contact, capteurs multi physiques, virtual sensors

Préparation d’essais, traitement de données, stockage de résultats, échanges de données

Simulations, « Simulation Data Life Management », simulations multi physiques

Nouveaux moyens d’essais, essais combinés

Comparaison calcul essais, recalage de modèles, dialogue essais/calculs

Virtual testing

Mesures par caméra : stéréo-corrélation…

Particularités des essais d’environnement mécanique sur les batteries électriques (aspects « sécurité » sous-jacents, piles à hydrogène…)

Mesures 3D, analyses 3D, vibrations multi-axes (MIMO…)

Soumission et calendrier

Le contenu des conférences devra avoir un caractère novateur, technologique et/ou économique. Les exposés retenus privilégieront les témoignages industriels et scientifiques issus des expériences d’utilisateurs et de fabricants en évitant les aspects commerciaux. Les conférenciers pourront présenter leur sujet soit en anglais soit en français (préférentiellement).

Les intervenants bénéficieront de l’exemption des frais d’inscription pour la journée de leur intervention. Les PPT des interventions seront à fournir au plus tard une semaine avant l’intervention. Seuls les articles rédigés de plus en .doc seront éligibles à une publication dans la revue Essais et Simulations.

Toutes les intentions de communications (titre, noms des auteurs, résumé) sont à adresser à l’ASTE (pperrin@aste.asso.fr) avant le 30 mars 2021 sous la forme d’un résumé. Elles seront soumises à l’approbation du comité de programme qui statuera au plus tard le 30 avril 2021.

Téléchargez l’appel à communication ASTELAB 2021

Pour obtenir des renseignement complémentaires : 01 61 38 96 32 ou pperrin@aste.asso.fr

www.aste.asso.fr

Utac Ceram Millbrook prêt pour le nouveau Label européen pneumatique « Ice Grip »

Le symbole 3PMSF indique qu’un pneu convient à la fois à l’Europe centrale et aux pays nordiques, mais en réalité les exigences techniques de ces deux marchés sont très différentes. Les conditions hivernales nordiques sont généralement beaucoup plus difficiles que celles d’Europe centrale,avec plus de neige et de glace sur les routes. Le nouveau symbole Ice Grip a donc été développé pour aider les automobilistes à déterminerl’adéquation des pneus aux différentes conditions hivernales.

« Le centre d’essais de Utac Ceram Millbrook de Test World est l’endroit idéal pour effectuer des essais d’adhérence sur glace toute l’année dans un environnement contrôlable, insiste-t-on au sein du groupe français. À l’abri de la variabilité et de l’imprévisibilité des éléments, les moyens indoor uniques offrent le plus haut degré de précision et de répétabilité ».

Une capacité d’essais de pneumatiques étendue et diversifiée

Pour Jukka Antila, directeur technique d’Utac Ceram Millbrook à Test World en Finlande a déclaré : « La norme européenne Ice Grip est attendue depuis longtemps dans le secteur des pneumatiques.Jusqu’à cette année, il n’existait aucun moyen officiel pour les constructeurs d’identifier les pneusles mieux adaptés aux conditions spécifiques de l’hiver nordique, avec de la neige en quantité plus importante et plus sèche. »

Et d’ajouter : « Utac Ceram Millbrook est en mesure d’offrir une solution complète, permettant aux clients defaire tester leurs pneumatiques en toute sécurité dans nos installations, par notre équiped’ingénieurs expérimentés qui effectuera les essais selon la norme requise. »

Utac Ceram Millbrook dispose désormais d’une capacité d’essais de pneumatiques étendue et diversifiée. Les essais sur neige et sur glace réalisés dans le centre finlandais toute l’année sont complétés par les test menés dans les laboratoires Utac Ceram Millbrook des sites de Linas- Montlhéry et de Mortefontaine en France et à partir de fin 2021 sur le site du groupe au Maroc.

Greenmot livre un robot de conduite à l’Université Polytechnique Hauts de France pour des essais ADAS

La société lyonnaise Greenmot a livré un de ses robots de conduite G-Robot au laboratoire Lamih (UMR CNRS 8201) de l’Université Polytechnique Hauts-de-France. Cet équipement vient compléter les plateformes dynamométrique et énergétique de l’établissement, portant à plus d’un million d’euros l’ensemble des équipements relatifs à cette thématique.

Déjà reconnu pour son expertise concernant les tests sur véhicules conventionnels et hybrides, le Lamih entend ainsi aider au développement de systèmes innovants d’assistance à la conduite. Il vise notamment à faire avancer les connaissances en matière de consommation énergétique et d’électrification des véhicules. Les premières publications scientifiques arriveront courant 2021. 

Pour Sébastien Delprat, professeur des universités en charge du projet, « ce robot de conduite va nous permettre de reproduire des tests à l’identique à l’infini et donc de mesurer avec une extrême fiabilité les améliorations proposées ». Ce robot doit en effet répondre au besoin de répétabilité indispensable à la réalisation d’essais véhicules ; c’est particulièrement le cas lors de cycles de conduite réglementés type WLTC, RDE, ISC ou SORT. Mis au point chez Greenmot, de la conception par le bureau d’études ingénierie au montage par les équipes techniques, cet outil peut s’installer sur tout type de banc et dans tout type de véhicule. Il s’adapte à la voiture particulière comme au bus et camion, équipés de boite de vitesse manuelle ou automatique, en conduite à gauche ou à droite, sur des motorisations thermiques, hybrides, électriques, gaz ou autre. 

Enchainer les cycles de conduite longs de jour comme de nuit

Destiné à la réalisation d’essais de développement et d’endurance, le robot, dans son principe même d’automatisation des fonctions, permet d’enchainer les cycles de conduite longs de jour comme de nuit, comme par exemple deux cycles RDE – Real Driving Emissions- de quatre heures sans pause (ce qui n’est pas réalisable avec un chauffeur). Piloté par un logiciel IHM Web de Greenmot, le robot peut être configuré pour choisir le type de conduite (conduite éco ou sportive). Cette subtilité permet de comprendre les réels effets de la conduite sur la consommation du véhicule et sur les émissions polluantes. 

Au-delà de l’UPHF, Greenmot utilise déjà cet équipement depuis plusieurs années en interne pour la réalisation d’essais de mise au point et de validation des véhicules dans les cellules climatiques des centres d’essais de Villefranche-sur-Saône.  

Comment l’Isae-Supaéro travaille sur les matériaux composites de la future aile volante à hydrogène

Face au besoin de verdir le secteur de l’aéronautique, l’Isae-Supaéro travaille depuis 2020 sur un projet de recherche pour déterminer les matériaux composites les plus adaptés à la future aile volante à hydrogène. Il faut dire que depuis quelque temps, l’aérien fait de la transition énergétique l’un de ses défis majeurs pour les dix prochaines années. C’est pourquoi le secteur investit fortement en matière de recherche sur ce combustible pour l’aviation.

L’hydrogène, entre solution et complexité

L’hydrogène figure comme le meilleur candidat pour décarboner l’avion de demain. Il représente de fait la solution privilégiée auprès des avionneurs à l’horizon 2035. Mais son utilisation requiert des développements technologiques et la levée de verrous scientifiques importants. Sous sa forme liquide, il est en effet nécessaire de le maintenir à de très basses températures (-252°C) et d’en maîtriser le caractère volatile. Son stockage impose par ailleurs l’utilisation de réservoirs de très grande capacité volumique.

Ainsi, l’architecture même de l’avion doit être repensée. En outre, parmi les propositions valables, l’aile volante résiste aux contraintes induites par l’emport d’hydrogène liquide. Sans fuselage, ni empennage, l’aile volante pourrait offrir de nombreux avantages en matière de performance, d’intégration mécanique et de systèmes. Son développement pose toutefois un certain nombre de défis techniques et réglementaires.

Des matériaux polyvalents, multicouches et intelligents

Afin de répondre à ces problématiques, les matériaux devront se montrer polyvalents, multicouches et intelligents. « L’approvisionnement en fluides cryogéniques tels que l’hydrogène nous contraint à définir des matériaux capables de respecter certaines caractéristiques physiques, explique Yves Gourinat, enseignant chercheur à l’Isae-Supaéro. Ils doivent pour cela être isolants, rigides, étanches, résistants et être envisagés dans la perspective d’une future certification. Ce qui implique donc une prise en compte globale des sources, procédés et recyclage ».

L’aile volante imposera un certain nombre d’évolutions en matière de réglementation, de gestion des volumes et d’aménagements internes. Elle exige donc une conception intégrée et une vision globale car toutes les fonctions deviennent interdépendantes les unes des autres. L’un des grands enjeux du projet du DMSM consiste donc de parvenir à faire cohabiter différentes fonctions dans le même matériau : tolérance aux dommages, comportements dynamiques… La contrôlabilité des structures via des capteurs et adaptateurs intelligents, bio-inspirés et actifs en permanence, sera également l’un des éléments déterminants du projet de recherche.